Champignon, méduse ou étoile filante ?

31/01/2023

Méthoni

Le 7 janvier 2023, nous arrivons à Méthoni, à l'extrémité de la région de la Méssénie (la première péninsule tout à l'Ouest du Péloponnèse). Elle possède l'une des citadelles vénitiennes les mieux conservée de la Méditerranée, qui se dresse fièrement à l'entrée de sa baie. Nous nous promenons sur les remparts et allons jeter un coup d'œil à la belle tour Bourzi avancant dans la mer et entourée de rochers acérés. Digne d'un décor de Games of Thrones !

Le reste du petit port de Méthoni est un véritable concentré de tout le charme grec que nous apprécions désormais tant : les barques colorées, les filets de pêche qui traînent, les chats assoupis à tous les coins de ruelles... Si la ville est à priori très fréquentée par les vacanciers grecs l'été, nous n'y croisons que quelques hommes, attablés aux terrasses des cafés. Dans une petite rue, nous saluons un monsieur d'un « Kalimera ». Il tente de converser en grec, mais nous lui expliquons que nous sommes touristes. Il sort alors plusieurs énormes oranges de son sac et nous les offre : encore une fois, nous sommes touchés par l'hospitalité de ce pays.

Le lendemain, nous partons du petit port avec le kayak, prenant bien soin de contourner les dangereux rochers observés la veille autour de la tour Bourzi. Nous mettons le cap vers une crique repérée sur google maps, à 1 heure de rame environ. Sa particularité est qu'elle n'est accessible que par un passage étroit entre 2 falaises. Une annexe de bateau ne pourrait même pas se frayer un passage, mais en manœuvrant bien avec le kayak, nous pénétrons dans cet  endroit secret ! Plus tard, Valentin part explorer les lieux en plongée tandis que je bouquine tranquillement. J'entends des éclats de voix et relève le nez de mon livre, pour constater qu'un couple de jeunes randonneurs descend de la falaise. L'accès n'a pas dû être facile pour eux, car celle-ci est remplie de ronciers et autres plantes bien piquantes. Ils me saluent en allemand, s'installent un peu plus loin et je me replonge dans ma lecture. Un peu plus tard, je les entends se lever et jette un coup d'œil par-dessus mon épaule. Je découvre alors 2 paires de fesses blanches qui s'avancent dans l'eau en titubant, tentant d'éviter de marcher sur les oursins. Je rigole d'avance, en imaginant leur tête quand ils vont tomber sur Valentin, équipé de son masque et tuba. Et effectivement, cela ne loupe pas puisqu'il me raconte plus tard cette scène d'anthologie, quand en pleine observation de la vie sous-marine, il s'est retrouvé nez à nez avec deux poissons un peu plus gros que les autres 😉


Plage Voidokilia

Nous nous mettons ensuite en route pour la plage « Voidokilia », réputée comme la plus belle des environs (voir de Grèce ?). Nous accédons au plus haut point de vue par un sentier, nous menant jusqu'aux remparts d'une forteresse surplombant la plage. C'est vrai que cette plage est absolument magnifique avec son sable blanc, son eau translucide et son arc de cercle parfait. Il faut savoir que sa forme alimente les débats : pour certains elle ferait penser à un champignon, une méduse, une coquille saint jacques... Pour Valentin, ce serait une étoile filante, et je ne comprends toujours pas pourquoi !

Alors que nous sommes en pleine séance photo, Cassia se met à grogner sans raison en fixant des buissons. Valentin va jeter un coup d'œil, imaginant qu'il s'agit d'un chat, et se retrouve nez à nez avec un gros serpent : notre chien n'est peut-être pas très vaillant, mais il a tout de même un instinct de protection ! Nous descendons sur la plage par les belles dunes qui l'entourent. La couleur de l'eau donne vraiment envie de piquer une tête, mais la température ne doit être de 18 degrés environ... Pour un mois de janvier, c'est un peu limite !

Nous poursuivons notre randonnée en accédant à la réserve ornithologique, située juste après la plage, où l'on peut déjà repérer quelques oiseaux. Nous espérons pouvoir observer des flamants roses de plus près. Mais après quelques kilomètres, nous comprenons que nous ne sommes pas du tout sur le bon itinéraire. Soit notre chemin a été recouvert par les eaux marécageuses, soit nous l'avons tout simplement manqué. Nous décidons de poursuivre là où nous nous sommes engagés, ce qui nous force à faire un bien plus grand tour, rajoutant 1h30 à notre balade qui en faisait déjà 3... Nous rentrons finalement à la tombée de la nuit, sans avoir vu les oiseaux de bien près, mais en ayant eu la surprise de tomber sur de petites tortues d'eau douce !


Plage Lagou Vardos

Une tempête est annoncée pour plusieurs jours, avec énormément de vent et de pluie à la clé. Valentin doit être une des rares personnes à s'en réjouir : elle amène avec elle des conditions de surf, ce qui vous l'imaginez bien, est rare en Grèce ! Nous décidons de passer la première nuit d'intempérie près d'une petite chapelle surplombant la plage. A notre arrivée, le spectacle est déjà grandiose, avec des vagues de plus de 2 mètres qui déferlent sur les brise-lames. Alors que nous prenons quelques photos, nous faisons la connaissance des voyageurs garés tout près de nous : Gabriel et Juliette, qui sont français aussi ! Nous nous lançons dans une grande discussion, mais sommes vite surpris par une grosse averse. Nous nous donnons rendez-vous le soir pour un apéro, avant de nous réfugier chacun dans notre véhicule pour un après-midi de repos. Le soir venu, nous les accueillons dans Mammouth et passons une belle soirée à faire connaissance (ce qui était au départ un petit apéro se transforme en discussion jusqu'à 1h30 du matin). Malheureusement, ils doivent poursuivre leur route vers l'est, dans le sens inverse au nôtre. Nous nous disons donc au revoir le lendemain matin, après un bon café au soleil (qui sera de courte durée). Normalement nos routes devraient se recroiser, au moins en Turquie !

La tempête s'est un peu calmée, mais les vagues font toujours un peu bon 2 mètres. Valentin tente tout de même sa chance à l'eau, mais sans grand résultat, car la mer est trop agitée. Le lendemain, la houle est mieux formée et les surfeurs de tout le pays affluent sur la plage : c'est le moment ! Il rencontre même un groupe d'Athéniens qui parlent français alors qu'il est à l'eau. Plus tard, nous les rejoignons sur la plage et ils nous confirment que les bonnes journées de surf sont effectivement très rares en Grèce et qu'ils doivent se cantonner à 3-4 bons spots dans tous le pays. Nous leur parlons du surf en Bretagne et voyons leurs yeux briller à l'idée d'avoir autant de spots et bonnes conditions à disposition. Ils sont un peu plus réticents quand on leur précise la température de l'eau hiver comme été... C'était en tout cas une très bonne session pour Val ! Comme quoi cela valait le coup de transporter la planche depuis plusieurs mois, pour pouvoir se targuer d'avoir surfer en Mer Méditerranée 😉

Ce sera un article plus succinct cette fois : nous sommes rentrés en France depuis le 28 juin et manquons de temps pour nous consacrer à la rédaction 😉 Voici quand même quelques lignes sur nos aventures dans le sud de l'Italie, après notre arrivée en ferry le 4 juin dernier.

Nous avons compté les jours, ces derniers temps… Et arrive enfin le 26 mai, date de retrouvailles avec mes deux copains Dorian et Fraga. Ils viennent de France pour passer 5 jours avec nous en Albanie, en vadrouille dans Mammouth ! Une escale à Bari et surtout un retard d'avion plus tard, les voilà arrivés à l'aéroport de Tirana !!!...

Après avoir bien profité du sud de l'Albanie et son ensoleillement, nous mettons cap vers le nord et ses montagnes ! Le mercredi 17 mai, nous arrivons dans la ville de Shkodër, à la frontière du Monténégro, qui nous servira de base pour garer Mammouth le temps d'explorer cette région. Et oui, par ici les routes ne sont pas DU...