Les jolies colonies de vacances

07/04/2023

Plage de Mavikent

23 Février : nous sommes invités par la famille de Solène et Gwen (Les « Va comme les vents, croisés à maintes reprises depuis la Grèce) sur la plage de Mavikent. Bien connue de tous, la baie située en amont d'Antalya est un joyeux mélange de spot pour voyageurs et camping à l'année pour les turcs. On y croise bus, camions, 4x4, fourgons, camping-cars, vans et même des tentes installées en dur, résidences secondaires de familles turques le week-end !

Nous arrivons sur place et constatons qu'il faut en effet se fondre entre les véhicules « à la queue leu-leu ». Heureusement, Solène et Gwen nous ont gardé une place juste devant leur fourgon ! Nous passons une chouette soirée avec eux au coin du feu, à partager pommes de terre braisées et chili sin carne… que j'avais malheureusement un peu trop relevé vu les yeux larmoyants de leurs 2 filles, Marjane et Isilis ! Le lendemain, nous prêtons le kayak à la petite famille, pendant que Val explore les fonds marins et que je prépare la suite de notre itinéraire.

Nous avions originellement prévu d'explorer l'Anatolie de l'Est, région frontalière de la Syrie qui a été touchée par les tremblements de terre. Les récidives sismiques, risques de tsunami et les échos que nous recevons sur l'état tragique des villes nous font penser que le moment n'est pas très opportun pour aller y jouer les touristes... Heureusement la Turquie regorge de trésors et nous allons pouvoir prévoir plus de temps en Anatolie centrale et Cappadoce !

Le soir, nous terminons notre paquet de chamallows autour d'un petit feu improvisé à partir de pommes de pin (difficile de trouver encore une branche de bois mort dans le secteur !). Une famille turque est installée à côté de nous autour d'un grand feu, buvant tranquillement leur çaï et écoutant de la musique orientale dans une ambiance détendue. Un des hommes vient nous apporter une assiette avec une belle patate au feu de bois. Nous n'osons pas la refuser, même si nous avions déjà mangé : patate-chamallows, un vrai régal ! Voulant leur rendre la pareille, je m'élance vers eux avec le paquet de chamallow. Je fais chou blanc, et trouve même leur réaction étrange : aucun d'eux ne semble friand de sucreries ?! Ce n'est qu'en revenant vers Mammouth que je comprends. Les chamallows contiennent de la gélatine de porc, que je viens de proposer à toute une famille de musulmans. Oups… Nous y retournons donc avec des figues séchées, qui connaissent un peu plus de succès 😉

Le lendemain marque une nouvelle belle rencontre : Alis et sa sœur Meryem, laquelle vit dans un vieux camion délabré au début de la plage. Je discute avec eux en promenant Cassia, et me retrouve invitée pour le petit-déjeuner. Ils me font m'asseoir dans leur campement de fortune, me servent le çaï. Victime bienheureuse de l'hospitalité Turque. Bientôt, Valentin arrive, se demandant où je suis passée et se fait kidnapper à son tour. Meryem nous prépare un délicieux Menemen tandis qu'Alis tente de nous apprendre le turc en nous désignant tous les objets qu'il voit. Cela va un peu vite pour notre apprentissage 😉 Nous conversons pendant 2 heures à base de langue des signes et de traducteur, buvons beaucoup trop de çaï et serons comme des piles le reste de la journée. 

C'est ensuite à notre tour de les inviter dans Mammouth pour une tournée de café. Alis se met à nous faire la lecture du guide de la Turquie, équipé des lunettes de Valentin. Il nous livre, les larmes aux yeux, combien il est fier de nous accueillir dans son pays et nous met en garde contre ceux qu'il appelle « les voleurs », qui profitent des touristes pour appliquer des prix exorbitants. Veuf et père de 2 grandes filles, il profite que Meryem ait le dos tourné pour nous montrer, tel un adolescent, la photo de sa nouvelle chérie. Le frère et la sœur se chamaillent joyeusement, nous ne comprenons pas les blagues, mais leurs rires sont communicatifs. Une rencontre pleine de bonté et de mots doux livrés sans pudeur qui resteront gravés dans notre mémoire. Nous nous séparons avec de grandes accolades tandis qu'ils nous offrent leurs trésors : un collier fait de fausses pierres précieuses et une bague « I love you » pour moi, et un briquet allume-feu pour Val. Meryem verse une larme tandis que je lui passe un de mes chouchou au poignet. Une nouvelle fois, ce sont des gens qui ne possèdent rien, qui nous ont bouleversés par leur générosité.

Les chimères d'Olympos

Nous quittons la belle plage de Mavikent accompagnés de 2 autres camping-cars : Annaick, Fabrice, Alix et Maëlle (les « En route mauvaises graines », incroyable famille de bretons bikers déjà croisés en Grèce) ainsi que Dorsan, Barbara, Noé et Raphaël (les « Zaratan » partis de Belgique pour un tour d'Europe des éco-lieux). Notre drôle de convoi prend la direction de Cirali, pour aller observer de nuit les chimères, le mystérieux spectacle des flammes éternelles qui brûlent en permanence dans la montagne d'Olympos. 

Après une petite marche d'approche, nous découvrons cette curiosité, causée par du méthane s'échappant de fissures et s'enflammant au contact de l'air. Un phénomène fascinant qui devait sembler magique à l'antiquité… pas étonnant que les habitants de la région aient porté un culte à Héphaïstos (dieu de la forge). Les enfants, ravis, jouent à rallumer le plus de flammes possibles avec leurs bâtons, bientôt imités par les grands. Nous nous offrons un petit pique-nique à la chaleur des flammes, encore des chamallows et des pommes braisées. Le retour se fait à la file indienne, drôle de procession de lampes frontales dans la montagne. Puis vient l'heure du coucher qui donne aux parents l'opportunité de poursuivre cette chouette soirée dans le bar, situé juste en face du parking 😉

Le parc abandonné de Natureland

Le lendemain, notre convoi s'établit au bord de la plage de Camyuva avec un nouvel objectif en tête : la visite d'un immense parc de vacances abandonné depuis une dizaine d'année. C'est le principe de l'URBEX : visiter des lieux fermés au public, où la nature (et bien souvent les squatteurs) a repris ses droits. Autant dire que les enfants sont survoltés par cette expédition, encore plus quand nous leur disons qu'il va falloir se montrer discrets, car les lieux sont surveillés par un gardien.

Nous parvenons à pénétrer dans l'ancien hôtel délabré et sa piscine vide face à la mer. Les premiers pas sont hésitants, mais bientôt les enfants s'en donnent à cœur joie, sautant sur les matelas trouvés dans les chambres et courant d'un bout à l'autre du complexe. Val profite de cette parfaite diversion pour partir seul explorer le reste des lieux, aux allures de parc d'attraction kitsch sur le thème de la jungle. Pendant ce temps-là, le reste de la troupe progresse dans l'ancien complexe aquatique. Le clou du spectacle est l'énorme gueule de baleine, qui mène à un tunnel souterrain sous les piscines. Elle remporte tous les suffrages de « l'attraction la plus cool », un enthousiasme général qui signe malheureusement l'arrêt de notre visite. Le sifflet du gardien résonne à nos oreilles… vite, vite, il nous faut sortir ! 😉

Val réapparaît peu de temps après, enchanté de sa visite au pays de la jungle façon LSD : gorilles, maison-forêt et chenille géante étaient au rendez-vous. Il a été lui aussi stoppé dans son exploration par le gardien des lieux. Un rottweiler qui, heureusement, n'avait pas envie de faire l'effort de le poursuivre.

Le reste du séjour a la saveur de colonie de vacances. Les enfants jouent au « Seigneur des anneaux » dans un tipi construit sur la plage, préparent des potions et font des courses-poursuites à vélos. Les adultes refont le monde, prennent l'apéro et préparent un barbecue sur le feu. Barbara nous fait essayer son « Handpan », un instrument au son hypnotisant dont elle joue divinement bien. Le lendemain, avant de nous séparer, Noé m'offre un joli galet peint par sa mère. Il est écrit : « Que es mas importante ? Pregunto el gran pana, el viaje o el destino ? » « La compania, dijo el pequeno dragon ». « Quel est le plus important ? demande le grand panda, le voyage ou la destination ? » « La compagnie, répondit le petit dragon ».

Escalade à Geyikbayiri

Chaque jour son activité : cette fois, nous retrouvons la famille de Gwen et Solène près du parc national de Sivri pour une séance d'escalade. L'endroit est très fréquenté des férus d'escalade et offre plusieurs niveaux de voies. Val grimpe en binôme avec Gwen, Isilis est avec Marjane et moi, je m'occupe des photos. Nos sportifs passent l'après-midi sur la paroi, puis nous terminons la journée par quelques parties de jeux de société tous ensemble à l'intérieur de Mammouth !

Nous ne sommes plus très loin d'Antalya, que nous prévoyons de contourner pour visiter quelques villes côtières plus à l'Est. Nous marquons tout de même un arrêt aux étonnantes chutes de Düden, situées en pleine ville et la particularité est de se jeter dans la mer. Elles nous font la surprise d'un bel arc-en-ciel. Parfaite image pour conclure cette semaine pleine de sourires et de rencontres !

Ce sera un article plus succinct cette fois : nous sommes rentrés en France depuis le 28 juin et manquons de temps pour nous consacrer à la rédaction 😉 Voici quand même quelques lignes sur nos aventures dans le sud de l'Italie, après notre arrivée en ferry le 4 juin dernier.

Nous avons compté les jours, ces derniers temps… Et arrive enfin le 26 mai, date de retrouvailles avec mes deux copains Dorian et Fraga. Ils viennent de France pour passer 5 jours avec nous en Albanie, en vadrouille dans Mammouth ! Une escale à Bari et surtout un retard d'avion plus tard, les voilà arrivés à l'aéroport de Tirana !!!...

Après avoir bien profité du sud de l'Albanie et son ensoleillement, nous mettons cap vers le nord et ses montagnes ! Le mercredi 17 mai, nous arrivons dans la ville de Shkodër, à la frontière du Monténégro, qui nous servira de base pour garer Mammouth le temps d'explorer cette région. Et oui, par ici les routes ne sont pas DU...

juin 06

Bunkerland

Les kilomètres se sont vite enchaînés depuis notre départ de la Turquie le 22 Avril ! Après avoir traversé le nord de la Grèce, nous avons gagné la célèbre région des Météores à la découverte des monastères perchés en haut des montagnes. Mais – chats noirs oblige – une panne de notre disque dur nous a fait perdre toutes les photos...