Côtelettes d’agneau

25/06/2023

Nous avons compté les jours, ces derniers temps… Et arrive enfin le 26 mai, date de retrouvailles avec mes deux copains Dorian et Fraga. Ils viennent de France pour passer 5 jours avec nous en Albanie, en vadrouille dans Mammouth ! Une escale à Bari et surtout un retard d'avion plus tard, les voilà arrivés à l'aéroport de Tirana !!!

Une visite de la capitale s'impose pour débuter le séjour, malgré le temps très orageux qui nous fera prendre quelques bonnes douches de pluie. Nous découvrons un style architectural à part, où les immeubles communistes ont été revisités de graphes et de couleurs pastel. Son immense place Skënderbej et son mélange éclectique de bâtiments, entre une mosquée, des buildings en construction et une fresque à la gloire du peuple… Certes, nous ne pouvons pas dire que Tirana soit une « belle » ville, mais il y règne une ambiance joyeuse et les immeubles de bétons se font vite oublier derrière les imposants arbres qui arborent toute la ville.

Notre meilleure découverte est le quartier de Blokku, dans lequel on trouve des bars branchés et des boutiques sympas. Son histoire est assez incroyable puisque pendant les 40 années de dictature, cette zone de 25 ha était réservée à l'élite du pays et complétement interdite à la population. Si bien qu'à la chute du régime, tous les habitants de Tirana s'y ruèrent pour percer son mystère… Et furent quelque peu déçus d'y découvrir des demeures finalement assez sommaires, même lorsqu'il s'agit de la maison du dictateur Enver Hoxha !

Notre visite se termine par le Bunker Art 1, situé en périphérie de la ville. Construit sous la dictature, dans un élan paranoïaque, il est semblable au Bunker de Tito que nous avions visité en Bosnie-Herzégovine.

L'intérieur était aménagé entre appartements, salle de conférence et salles d'écoute afin de pouvoir accueillir le gouvernement en cas d'attaque nucléaire. Quand on sait que la dictature de Yougoslavie n'était pas loin et qu'Enver Hoxha s'était mis à dos un certain Staline... il n'avait peut-être pas tort de prévenir d'une attaque ! Le mobilier de l'époque est toujours en place et nous nous amusons à prendre possessions des lieux (oui nous sommes encore de grands enfants). Le musée retrace l'histoire récente du pays, qui nous le découvrons, n'a décidément vraiment pas eu de chance. Entre l'invasion par les fascistes Italiens lors de la seconde guerre mondiale puis son repli sur lui-même jusqu'en 1991 et la chute du communisme, on comprend mieux qu'il peine encore à se développer économiquement aujourd'hui...

Retrouvailles obligent, et vous vous en doutez, c'est surtout la vie nocturne de Tirana qui nous a bien occupée pendant ces 2 jours ! C'est d'ailleurs une destination que l'on valide particulièrement pour faire la fête : peu chère, des bars pour tous les goûts et une bonne fréquentation de jeunes européens venus s'amuser comme nous. Nous rencontrons le premier soir un groupe de Lyonnaises, que nous retrouvons pour la soirée du lendemain… qui se termine à 6 heures du matin par une tournée de raki dans Mammouth, qui s'improvise bar pour l'occasion ! On peut dire que notre passage à Tirana ne fut pas du tout de tout repos 😉

Le lendemain, nous mettons cap sur la ville de Berat la tête un peu enfarinée… Nous trouvons un petit spot isolé sur les hauteurs, à 15 minutes à pied du centre et avec une vue sans pareille sur toute la ville ! C'est là que Dorian décrète qu'il se ferait bien un petit barbecue et se met en tête de trouver des côtelettes d'agneau. Il faut dire que nous lui avons vendu comme LA spécialité albanaise qui s'est finalement révélée absente de tous les menus sur Tirana ! Nous nous mettons à la recherche d'une boucherie, mais faisons chou blanc après plusieurs tentatives et personnes interrogées… Jusqu'à ce que Dorian trouve un contact via une vendeuse de pâtisseries (oui, la persévérance est l'une de ses qualités).

Le contact en question vient nous ouvrir sa petite boucherie et nous lui faisons comprendre que nous cherchons du mouton en mimant (Bêêêêêh). Gros moment de solitude, mais quand on est à l'étranger, il faut parfois employer les grands moyens ! Mais, déception, cette boucherie ne vend que du porc, ce qui est un comble dans un pays à majorité musulmane. Nous nous résignons à acheter des côtes de porc, ce qui fera un tout aussi bon barbecue le soir même !

Le lendemain matin, ça ronfle dur dans Mammouth, et nous n'émergeons que vers midi. Nous partons à la découverte de Berat et tombons sur un petit restaurant où Dorian trouve… des côtelettes d'agneau ! Nous nous régalons tous de salade grecque, frites et köfte (boulettes de bœuf à la menthe et aux épices). A la fin du repas, nous demandons au patron s'il sait où nous pouvons acheter de l'agneau. Il passe un coup de fil et propose finalement de nous en sortir de son stock personnel. Nous voilà avec 2 kilos de viande et une mission réussie 😉 Alors que nous nous éternisons au restaurant, un énorme orage éclate et nous rentrons sous la pluie… La visite de Berat est donc remise à plus tard. De toute façon, il est déjà temps de préparer le barbecue 😉

Le mardi arrive et le soleil brille ! Nous enfilons nos baskets à l'assaut de la forteresse de Berat, ça grimpe ! Une vue magnifique nous attend en haut, ainsi que quelques vieilles églises byzantines disséminées sur la colline. Le vieux Berat est vraiment charmant avec ses ruelles pavées et son ambiance ottomane. Après avoir fait découvrir la moussaka grecque à nos amis dans un petit restaurant, nous nous mettons en chemin pour l'activité de l'après-midi. Nous faisons escale à 20 minutes de Berat au domaine viticole de Çobo. Et oui, la région est réputée pour son vin, que nous nous devons donc de goûter. Nous avons le droit à une super dégustation de 6 verres, accompagnés d'olives et du fromage local. En bonne copine, je me dévoue pour conduire et ne fait donc que tremper les lèvres ! Peu après avoir pris la route, ça roupille déjà bien à l'arrière du camping-car…

Après une petite heure, nous atteignons notre destination finale : une pinède en bord de plage au sud de la ville de Durrës. Des pêcheurs manœuvrent leur filet et Dorian voudrait bien participer... Il tente une approche, mais les papys ne semblent pas convaincus par l'aide de ce jeune français. Nous les regardons en profitant d'un dernier apéro, les pieds dans le sable. Qu'il est bon d'être avec les copains !

5 jours, ça passe très, très vite et il est déjà temps de se dire au revoir ☹ De notre côté, nous repartons vers Tirana après les avoir déposer pour leur vol. Il va falloir se reposer, car je suis attendue pour passer deux jours à l'Ecole française de Tirana. J'y rencontre l'équipe enseignante, qui me réserve un accueil au top, et les élèves de maternelle et élémentaire. La plupart sont de familles albanaises, qui se serrent la ceinture pour offrir un enseignement français à leurs enfants (Car réputé de meilleur niveau). Je présente notre voyage aux CE2 qui sont super curieux et me posent plein de questions ("Et le chien il est content de voyager ?", "Qu'est ce que vous avez mangé de meilleur ?", "Quel pays avez-vous trouver le plus sale ?"). J'en profite pour les tester en géographie et ils connaissent déjà toutes les capitales européennes, me voilà impressionnée. 

A l'heure de partir en week-end, les enfants me demandent si je reviens le lundi suivant et si je serai leur maîtresse l'année prochaine. Ils ne perdent pas le nord, mais ce n'est pas vraiment notre programme de nous installer à Tirana ! Le vendredi soir, l'équipe des profs nous invite à les retrouver pour un petit apéro dans le parc. Voilà deux journées qui sont passées à une vitesse folle ! Encore un gros merci à Florent, Pauline, Sabrina, Sandra, Sylvie, Marsida et Paul-Marie pour m'avoir ouvert les portes de votre école avec autant de chaleur et à mon ancienne collègue Emeline pour la mise en contact 😉

Notre séjour d'un mois en Albanie se termine donc par une semaine intense et inoubliable. Le samedi 3 juin, Val fête ses 31 ans et c'est aussi le jour de notre départ en direction de l'Italie ! L'attente pour le ferry est interminable et nous avons le droit à une foule de contrôles douaniers (nous devons même passer Mammouth dans un scanner géant). Enfin, nous quittons le port de Dürres à 22 heures, et trinquons enfin à cet anniversaire original. Comme on ne se paye pas le luxe d'une cabine à bord, nous campons dans les couloirs pour tenter de dormir un peu (Et oui, c'est le voyage à la dur !). L'arrivée en Italie est prévue le lendemain matin à 8 heures, et avec elle une surprise d'anniversaire pour Val